Il ne se passe plus un jour sans que le Burkina Faso ne perde au moins un ses fils sur le champ de bataille contre les forces obscures dans le Nord, le Sahel ou l’Est du pays. Le phénomène est devenu notre quotidien et la mort de nos frères, pères, époux, enfants et petits fils, une banalité. Chaque jour, le décompte macabre se poursuit, les enterrements avec. Jusqu’à quand allons-nous continuer d’enterrer nos Forces de défense et de sécurité (FDS) ? Jusqu’à quand, le militaire, le gendarme et le policier qui sort de chez lui pour une patrouille ou un ratissage sera-t-il sûr de revoir sa femme et ses enfants ? Jusqu’à quand disposeront-ils de matériel proportionnel à l’ampleur de la menace ?
La thèse de la déstabilisation est certes évoquée, mais jusque-là la riposte appropriée se fait toujours attendre. Sur le terrain, nos braves FDS abattent un gros boulot et cela ne peut être nié. La plus belle fille du monde ne peut offrir que ce qu’elle a, dit-on, mais force est de reconnaître que la réponse n’est pas à la hauteur de la menace. La lutte contre le terrorisme, c’est d’abord les renseignements, ensuite les ressources humaines de qualité, et enfin l’armement. Dans la situation sociopolitique actuelle du pays, d’aucuns chanterons que tout est prioritaire. Faux ! Dirons-nous. La priorité actuelle du Burkina Faso est la lutte contre l’insécurité. En effet, sans sécurité, il n’y a ni éducation, ni santé, ni développement, ni commerce ! Il faut donc obligatoirement faire une réorientation de l’investissement public afin de doter nos FDS de moyens suffisants et adéquats pour les renseignements, la formation et l’armement.
Au-delà des moyens conséquents qu’il faut mettre à la disposition de nos FDS, l’autre impérieuse nécessite reste les renseignements et par conséquent, la collaboration des populations. A plusieurs reprises, les autorités sécuritaires ont invité les Burkinabè à signaler aux FDS tout mouvement et comportement suspect, mais tout porte à croire la dénonciation n’est pas encore devenue un réflexe chez nos populations. Jusqu’à preuve de contraire donc, les Burkinabè ont suffisamment étalé leur réticence à collaborer avec les FDS pour venir à bout de l’hydre terroriste. Il urge donc pour les populations d’aider les FDS à nous protéger. Le terroriste peut être mon frère, mon voisin, mon coreligionnaire ou l’inconnu aux comportements suspects qu’il faut dénoncer sans état d’âme. Il serait naïf de croire qu’on ne peut pas être leur cible parce que de plus en plus, les terroristes ne trient ni les lieux, encore moins les heures et on peut se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment.
C’est à ce seul prix que la lutte pourra porter ses fruits. Au-delà, les Burkinabè de tous bords politiques, sociaux et religieux doivent taire leurs égos et manifester leur union sacrée autour de la défense de la Patrie. Parce que comme le dit un adage, « quand la pluie vous bat, il ne sert à rien de vous battre entre vous ».
La Rédaction